Quelques choses à savoir quant à l'apprentissage du tango argentin

Certains peuvent envisager l'apprentissage du tango avec une certaine appréhension ou avec des représentations faussées. Le but de ce post est d'en poser les perspectives, de rectifier quelques éventuelles idées reçues  et de donner quelques conseils au débutant qui lui permettent de bien évoluer. 

- Le tango argentin n'est pas une activité marginale sur Toulouse. Il y a en effet possibilité de le pratiquer quasiment tous les soirs de la semaine et du week end tant le réseau associatif  qui s'y dédie est dense. Pour un danseur les possibilités de sorties dans le circuit du tango argentin sont donc importantes d'un point de vue numérique. 

- Le tango argentin n'a pas vocation à s'apprendre avec les mêmes méthodes que d'autres danses de couple (et notamment les danses de salon). Si vous avez déjà pris des cours d'autres danses, il vaut donc mieux ne pas y importer calquer des schémas ou des concepts venus d'ailleurs tels que le "pas de base", ou des "passes". Le "pas de base" du tango c'est tout simplement la marche! Quant aux "passes" ou aux "enchainements" autant oublier le concept en bal, car il n'y a tout simplement pas la place de les "caser". Le tango est une danse d'improvisation, donc chaque pas peut ouvrir sur quatre ou cinq possibilités différentes. Par contre une structure peut être un prétexte à travailler en cours un certain nombre d'éléments essentiels (elle a vocation à être décomposée et recomposée de plusieurs façons). Plutôt que de focaliser sur des formes, le vrai sujet porte sur la maîtrise de certains éléments indispensables: l'ancrage au sol, l'axe, la dissociation, la fluidité de la jambe libre et surtout la connexion et la musicalité. On peut connaitre plein de structures sans avoir travaillé les éléments précités... pour un résultat désastreux 

-Soyez réguliers dans l'apprentissage: venir en cours quand on en a envie seulement ne sera jamais un moyen d'évolution. Le tango demande une implication et une régularité durant les premières années d'apprentissage. 

-La question du (de la) "partenaire" est souvent posée. Faut il venir avec un partenaire? La réponse est simple. On peut venir avec un partenaire qu'on connait déjà et avec qui on s'entend bien mais ce n'est pas une obligation, car la plupart des participants s'inscrivent aux cours  en solo. Le "marché" se fait donc sur place  à chaque cours en fonction des présents et des affinités de travail. Toutefois le travail avec un partenaire fixe connait de vraies limites avec notamment le risque de figer son tango dans des formules et des arrangements avec une seule personne, en pénalisant l'adaptabilité avec d'autres  personnes. Or, si l'on apprend, c'est pour aller en bal, et le principe du bal c'est l'échange et la variété des partenaires. Il est donc recommandé durant les cours d'échanger les partenaires. 

Petit détail à savoir pour les couples à la ville: être de parfaits partenaires dans la vie n'implique pas nécessairement qu'on sera les parfaits partenaires dans la danse (et vice versa, d'ailleurs) 

 

- LE CONSEIL (N° 1) : Allez très vite danser.  

La finalité d'apprendre une danse  c'est de danser en bal . Ne vous dites jamais que vous irez en bal lorsque vous aurez appris. Avec le tango on n'a jamais fini d'apprendre et de découvrir. A ce compte là vous serez tentés de reculer sans cesse l'échéance. L'évolution en tango passe par la combinaison de deux voies: le cours et le bal ou la pratique. Penser que l'on peut faire l'impasse sur l'un ou sur l'autre est le meilleur moyen de ralentir son évolution. C'est pourquoi le forfait de cours inclut deux practicas dirigées et tous les participants à nos cours réguliers disposent d'une entrée automatique à chacune des practilongas organisées. 

Meme si l'on ressent une certaine appréhension lors de la première milonga où l'on se rend, que l'on y danse peu, et qu'on puisse s'y sentir comme un alien, on y intègre les contraintes de la densité et de la circulation, on observe les autres danseurs (et l'observation est souvent un facteur de compréhension du mouvement, conscient ou inconscient), et surtout on s'imprègne de la musique et des diverses énergies des grands orchestres de tango. Enfin on y expérimente et met en pratique pour soi même. En comparant ceux qui sont allés rapidement en bal par rapport à ceux qui ne l'ont pas fait parmi des personnes qui ont débuté l'apprentissage en même temps, il n'y a pas photo. 

 

LE CONSEIL (N°2): apprenez aussi à changer de role. 

Pensez d'entrée de jeu non pas en termes de rôle homme/femme mais guideur(se)/guidé(e). Les techniques fondamentales à acquérir sont en effet les mêmes quel que soit le rôle. Historiquement d'ailleurs en Argentine et en Uruguay les hommes apprenaient en se rendant dans les practicas (à l'époque interdites aux femmes). Celui qui voulait apprendre à guider devait d'abord apprendre à se faire guider. Ainsi il comprenait mieux les tenants et les aboutissants de la connexion et du guidage et il avait aussi plus de cartes dans sa manche quand il passait en mode guideur. Aujourd'hui le monde du tango en Europe est (enfin) mûr pour cette approche et il n'est plus rare désormais de voir des hommes danser ensemble, des filles guider des hommes etc. Assez souvent, (mais pas systématiquement) ceux qui pratiquent l'échange de rôle sont d'ailleurs parmi les meilleurs danseurs. Petite précision: le fait de pratiquer le changement de rôle n'a aucune incidence sur vos orientations sexuelles, et vice versa. 

La volonté qui pourrait animer certains d'habiller tout ça par des discours  psychologisants et/ou politiques peut amener à constituer des espèces de ghettos bien rassurants pour ceux qui s'y adonnent, (et aussi pour ceux qui refuseraient d'expérimenter cette approche).  En ce qui nous concerne, nous dirons seulement que cette pratique est d'une grande utilité du point de vue du travail qu'elle induit (si vous bloquez dessus, tant pis pour vous, vous passez à coté de quelque chose, mais c'est votre choix et il faut le respecter) . Elle a tout à fait le droit de cité et sans aucune restriction  dans les évènements ou les cours que nous proposons sans qu'il soit besoin d'y associer un discours justificateur particulier.

  

CONSEIL N°3: rappelez vous toujours que le tango n'a pas besoin d'adjectif. 

Une approche marketing peut tendre certains enseignants à accoler un qualificatif  au mot tango (la plupart du temps en le reliant à un style spécifique). Cette approche vise souvent à laisser penser à une spécificité particulière (et partant, à opérer une segmentation du "marché"). Nous jugeons cette approche réductrice. Pour nous, la responsabilité du transmetteur de tango doit etre de donner les outils nécessaires au développement par chaque danseur de son propre style en fonction de ses caractéristiques et non pas à l'enfermer dans un modèle spécifique préfabriqué, nécessairement réducteur. C'est pourquoi nous faisons le choix de concentrer l'enseignement sur les fondamentaux qui permettent à chacun d'approfondir ce qui lui convient le mieux: abrazo fermé, ouvert, semi ouvert, mouvement "tombé", "soutenu" ou "projeté" et bien sûr encourager le mix de tout ça le plus personnel que chacun pourra développer 

 

CONSEIL N°4: Gardez toujours à l'esprit que la créativité passe par une maitrise préalable des codes. 

"L'intérêt de maitriser une technique, c'est qu'elle permet d'exprimer un sentiment" disait Picasso. C'est encore plus vrai en ce qui concerne la danse. Un des discours les plus démagogiques et mensongers réside dans le discours qui consiste à dire "on s'en fout de la technique, on est là pour briser les codes   et exprimer toute notre créativité". Encore faut il avoir acquis la palette des moyens pour l'exprimer... Généralement cette démarche aboutit paradoxalement à faire ressortir des clichés récurrents dans le mouvement et à se traduire en bal par une incapacité à co-exister avec les autres. 

Sur le plan musical par exemple vouloir à toute force danser systématiquement sur autre chose que les tangos des orchestres de référence  ( un certain nombre de milliers quand meme) traduit assez souvent une difficulté à en tirer la substantifique moelle. Ce n'est pas parce que le son est moderne et la mélodie jolie que le rythme n'est pas plat...

Des Codes au tango Argentin ? ...

Souvent des gens évoquent les codes du tango argentin, pour annoncer qu'ils les contestent ou pour appeler à leur respect. En fait rien n'est particulièrement écrit, mais les habitudes se sont plus ou moins gardées  dans l'ensemble.

A l'époque, il y avait même des "guarda-pistas", qui à la manière un peu policière assuraient la bonne marche du bal (en distribuant cartons jaunes et rouges, comme au football !)

 

Le but étant de se distraire en allant danser, il faut savoir que plusieurs formules nous sont proposées :

 

Avant tout, il faut apprendre ( enfin il faut...) 

 

  • A une certaine époque, ce n'était pas nécessaire pour les femmes dont le rôle qui n'était que de rester dans leur foyer "n'avaient qu'a suivre", et seuls les hommes apprenaient entre eux.Ils se rendaient à des pratiques (praticas) pendant lesquelles ils s'entrainaient, et proposaient aux novices de se  faire guider avant de pouvoir passer au rôle de guideur. Actuellement, et la raison est difficilement explicable, hormis le fait que l'apprentissage du tango soit un peu difficile et ingrat, la tendance s'est inversée, ce sont les femmes qui doivent travailler ensemble car le hommes se font rares.

    De nos jours, les pratiques ont une fréquentation mixte et se déclinent sous formes libres ou dirigées. Dans ces cadres là, il n'y a pas besoin de protocole, on travaille sa danse comme on le veut, avec qui on veut, on suit ou pas la proposition des profs.

     

  • Mais avant tout, il y a les cours, REGULIERS SI POSSIBLE ! Il sont fait pour apprendre et travailler les bases ainsi que d'en affiner les fondamentaux. Car sans parler de niveau, les cours se construisent de manière à suivre une progression gestuelle, et s'il y a trop d'absentéisme, on passe forcément à côté de quelque chose d'essentiel à un moment donné. La position qui consiste à dire "j'apprends en dansant" a de sérieuses limites qui se mesurent cruellement au bout d'un moment.

     

  • Il existe aussi des ateliers ou des stages, plus ponctuels, variés dans les thèmes qui servent à affiner le travail quotidien et à visiter d'autres approches ( c'est toujours important de se nourrir de diverses expériences )

     

  • Et pour finir, il y a le bal ou plutôt la milonga, c'est le terme employé en tango.

    Avant, en Argentine et en Uruguay,on n'y allait pas que pour danser, mais aussi pour sortir en famille, pour échanger; cependant on restait un peu cloisonné par quartier. Ca perdure un peu mais ...

    Maintenant, on y va seul, en couple ou entre copains, plus rarement en famille. On y va pour échanger et faire de nouvelles rencontres pour certains. Pour d'autres, on préfère son clan, on se mélange pas trop, et ça casse un peu la buena onda,

    Alors, les nouveaux, attendez-vous a ne pas être invité de suite et/ou ne pas oser inviter en fonction de la onda, c'est ce que l'on dit en Argentine pour parler de l'ambiance.

     

Pour en revenir aux codes du bal, il est nécessaire dès le départ d'intégrer quelques préceptes :

 

_ Un bal tourne dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, les distances entres chaque couple doivent être respectées le but étant de ne pas se choquer ou d'envoyer le boleo de sa partenaire sur le voisin. Vue de l'extérieur, une belle milonga est agréable et jolie à voir dans son ensemble, elle peut être même apaisante.

 

_ En ce qui concerne la musique, le DJ passe généralement des tandas de 3 ou 4 morceaux, entrecoupées de cortinas qui normalement ne se dansent pas, c'est à dire qu'en fonction de ses gouts, il diffuse toutes sortes d'extraits musicaux. Il alterne des tangos classiques, des tangos dit nuevo ou electro, des valses et des milongas. Un bon DJ choisit les morceaux en fonction de comment il sent les danseurs afin de conserver un maximum de bonne énergie et de ne pas les mettre en difficulté excessive. La musique ne se propose donc pas au hasard mais se choisit judicieusement. Et contrairement à ce que l'on croit, la programmation du DJ n'est pas un agencement de bande son destiné à faire joli, mais à gérer une énergie générale (faire monter la pression, calmer le jeu...). C'est donc ce que le DJ voit sur la piste qui va orienter ses choix en fonction et non pas le contraire.

 

C'est pas tout ! Pour danser il faut aussi arriver à inviter et/ou se faire inviter,. ce qui n'est pas une mince affaire

Au moment de l'invitation, là aussi, il y a quelques habitudes, mais sans vraiment parler de codes car les danseurs ne procèdent pas exactement de la même manière partout. On sait, à force de visiter certains lieux ou par le bouche à oreille que ça se passe de telle ou telle manière. L'invitation se fait souvent par le regard ou le signe de tête plutôt avec des gens qu'on ne connait pas. L'invitation directe peut tomber au mauvais moment et occasionner un refus, c'est donc une manière élégante et discrète de négocier dont il est possible de s'affranchir avec des gens très proches relationnellement.

 

Conclusion

Pour donner la température du moment :

 

_ Oui le bal tourne toujours dans le même sens mais  et c'est désastreux (et inconfortable) quand il donne plus l'aspect d'une colonie de fourmis indisciplinées que d'un groupe de danseur avertis.

C'est évident que suivre une courbe imaginaire sur le sol en créant des mouvements n'est pas des plus facile mais si on s'entraine à le faire dès le début ce sera moins compliqué à gérer dans sa tête et dans son corps durant toute sa vie de tanguero. Alors pratiquez et soyez assidus aux cours !
De la meme manière, les mouvements trop amples ou dangereux dans le contexte sont à éviter. Si on a une densité de 1m² par couple on ne part pas dans des mouvements qui demandent 3m² d'espace, par exemple.
Entrer sur la piste ne se fait non plus n'importe comment: il est recommandé pour le guideur d'établir le contact visuel avec les deux couples entre lesquels on souhaite s'intercaler dans la ronda afin de s'assurer que l'espace va rester libre et qu'on ne risque pas la collision

D'une manière générale le principe est le respect mutuel des danseurs sur la piste

 

_ Oui, l'invitation est encore utilisée mais comme certains la déclinent à leur manière, ça fausse un peu la donne, parfois on ne sait plus trop ce qu'on doit faire ou pas : Cabéceo, regard, les filles invitent....

 

_ Et oui, le bal doit rester un bal , certains on tendance à confondre pratique libre, dirigée et bal. A mon goût, une milonga est faite pour échanger et tourner dans tous les sens du terme c'est à dire qu'après une tanda, la piste devrait se vider pour faire tourner, c'est l'expression qu'on utilise pour changer de partenaire. On dit aussi le bal doit tourner rond, sur plusieurs lignes de danse afin d'harmoniser l'espace. Ce n'est pas le cas partout ! Attendez-vous a voir parfois d'autres comportements...

Un discours un peu démagogique peut etre utilisé par certains sur le mode: "ces codes, c'est un truc fasciste (ou de vieux), une atteinte inqualifiable à la liberté d'expression, etc". Il est vrai que les tenants de certaines chapelles n'hésitent pas à se singulariser en rajoutant des interdits et des codifications  qui tiennent plus d'un folklore (ou de l'approche sectaire) que d'une compréhension de la distinction entre le nécessaire et superflu...
Ce qui prouve un total manque d'analyse et de connaissances historiques des uns et des autres.
En effet, il n'y a pas eu un jour un dictateur armé d'une cravache pour dire "ça va se passer comme ça et pas autrement".  C'est un ensemble de situation données qui ont créé une forme de jurisprudence. 
La nécessité d'éviter les bagarres à répétition (voire les coups de couteau à l'époque héroique) a poussé chacun à éviter les collisions donc à adapter son mouvement à l'espace disponible. De là d'ailleurs sont nés certains styles: dans les milongas situées dans des quartiers où le metre carré  est rare et cher à louer (par exemple l'hypercentre de Buenos Aires)  et la fréquentation importante, un style à base de petits pas, d'ochos cortados, et de pauses nombreuses, ce sur quoi certains ont apposé l'étiquette de "milonguero". Lorsque la milonga se déroulait dans un gymnase d'un quartier excentré, l'espace ne manque pas  et dès lors l'accent pouvait etre mis sur une marche fluide , des mouvements non hachés, ce que certains n'on pas hésité à étiqueter "estilo de salon" quitte à le compléter du complément Villa Urquiza. 
Mais fermons la parenthèse.
Le souci bien légitime notamment des hommes de ne pas se prendre un "rateau" au vue et au su de tout le monde a très logiquement conduit à ce que les gens évitent les grands déplacements face à une autre personne pour repartir bredouille et adoptent naturellement un système de signes plus discrets permettant d'aboutir ou non à une transaction : suivre une personne du regard et la fixer de manière non équivoque (la mirada) et une fois le contact visuel établi effectuer un plus ou moins discret signe de tete qui, s'il reçoit une réponse en retour, établit un accord de volontés.  Dans le cas inverse, chacun passera à une autre négociation tout aussi discrète. Par rapport aux dancings européen où les dames sont priées de faire banquette en attendant que les messieurs viennent formuler leur invitation devant elles, ce qui complique un éventuel refus , le système mirada et cabeceo représente l'avantage qu'il peut etre pratiqué tant par les femmes que par les hommes  et que c'est celui qui reçoit l'invitation de l'autre qui a le pouvoir in fine. 
Là encore il n'en faut pas faire un système  impératif (ce serait idiot de le pratiquer avec son conjoint, la bonne copine ou le bon copain avec lequel on est précisément en train de discuter). Mais s'en affranchir vis à vis d'un inconnu en passant par un invitation verbale directe, expose évidemment à un refus souvent poli  celui ou celle qui le pratiquera. Certains évènements persistent néanmoins à vouloir en faire une norme obligatoire sous prétexte d'authenticité. C'est pousser un peu trop loin le bouchon... (mais c'est minoritaire). Evidemment une éventuelle myopie n'est pas très adaptée  au système. Un déplacement l'air de rien sur la périphérie  de la piste permettra éventuellement d'utiliser mirada et cabéceo à distance raisonnable.

Idem la répartition entre tandas  (séries de 3 ou 4 tangos valses ou milongas) et cortinas (litteralement rideau, mais celui ci est musical, à savoir une musique évidemment non dansable) a fini par s'imposer naturellement: avec des séries de morceau de nombre fixe, on sait approximativement pour quelle durée  on s'engage et à la fin de celle-ci il n'est point besoin de signifier qu'on en a marre , puisque la cortina signifie que le temps est venu d'échanger quelques mots de remerciements et le mercato va commencer au début de la prochaine tanda...

L'expérience de la piste permet en tout état de cause au bout de quelques années de constater qu'un système "alternatif" supposé informel présente plus d'inconvénients que les codes habituels tels qu'ils se sont sédimentés au cours du temps. A condition pour l'organisateur de ne pas vouloir les durcir à l'extreme!

 

 

 

 

C'est quoi, une Practica ?...

Une practica n'est pas une milonga bis! Et ce n'est pas un cours non plus… 

C'est juste un lieu où dans une ambiance informelle les danseurs peuvent mettre en pratique ce qu'ils ont vu en cours, affinent le mouvement tout en se mettant dans une dynamique collective proche de celle du bal. Et bien entendu ça peut (doit) être un lieu d'échange entre les participants. Mais c'est plutot un lieu d'exercice, contrairement à une milonga qui correspond à un bal pur et simple.

Ce que nous appelons practi-longa fonctionne sur le principe d'une milonga simple à ceci près que les participants peuvent nous demander un avis ou des suggestions mais en laissant la ronda se faire

 

Nos propositions de  practicas peuvent évoluer sur deux pôles : 

 

BASICA 

Dans l'ancien temps, celui qui ne maîtrisait pas le tango, avec aisance ne pouvait pas danser en milonga. Pour y accéder, il lui fallait travailler dur, et donc, la practica lui servait de préparation… 

L'idée est donc d'ouvrir un lieu où les danseurs peuvent pratiquer dans cet esprit, échanger entre eux sur leurs difficultés, voire solliciter un avis des responsables de la practica. Destiné principalement aux débutants (moins de deux ans de tango), l'orientation générale est de mettre l'accent sur la gestion de l'espace (sens du bal, adaptation du mouvement à la place disponible, entre autres) et la recherche d'une connexion du mouvement à la musique. Ceci étant, ces éléments là devraient être les préoccupations essentielles de ceux qui ne débutent pas… 

La programmation musicale, essentiellement classique sera donc adaptée à ces préoccupations (pas de musiques trop complexes) ou à la demande des danseurs. Un moment idéal pour ceux qui n'ont pas encore osé venir aux milongas, un bon moyen de rencontrer les débutants des autres écoles et de s'échanger des conseils. Les responsables de la practica interviendront le cas échéant auprès des danseurs pour les rappeler à ces objectifs de base ou leur proposer éventuellement une solution. Les échanges entre les participants sont largement encouragés. 

BUSQUEDA 

 

Cette deuxième phase est axée sur la recherche (musicalité plus complexe, échange de rôles…). La programmation musicale y est donc plus aventureuse. (à titre indicatif, 50% d'électro, d'alternatif, ou de tangos sophistiqués, 50% de classiques). Les participants peuvent proposer des musiques qu'ils auraient découvertes. Elle peut porter sur une recherche libre de chacun ou s'articuler sur un thème de recherche pour ceux qui le veulent, finalisé par des échanges de solutions. Le cahier des charges de base (gestion de l'espace et musicalité) reste en tout état de cause valable.